Fiat Panda 4X4 1.3 Multijet 75 ch : au champ et à la ville.

Fiat Panda 4X4 1.3 Multijet 75 ch : au champ et à la ville.

5 février 2014 0 Par Steve Jolibois

Fiat Panda 4x4 1.3 titre

Petite devinette, la voiture que j’essaie aujourd’hui fait le bonheur des femmes et des baroudeurs. Elle incarne la citadine idéale, alors que c’est un véritable 4×4 que les écologistes ne détestent pas. Unique dans sa catégorie, elle n’a pas de concurrente directe. Qui est-elle ? Bonne réponse! C’est la Fiat Panda 4×4 !

Texte et photos : Steve Jolibois

Histoire :

Cela fait plus de 30 ans que la Panda 4×4 sillonne les routes et les chemins. Apparue en juin 1983, elle a été la première citadine à recevoir quatre roues motrices. Reprenant la base de la Panda I “Super”, elle s’équipe d’un système à crabot manuel qui s’enclenche en roulant. Avec une garde au sol rehaussée, des pneumatiques élargis et un poids limité, les terrains escarpés ne lui résiste pas. En 2003, la Panda II lui succède et propose l’année suivante, un dérivé 4×4. Commercialisée sous les appellations “4×4 et Cross”, cette voiture plus confortable, aux dimensions accrues, conserve les différentiels avant et arrière de la génération précédente. Gérés par un visco coupleur entièrement automatisé, ce système sera remplacé sur les dernières Panda II par un coupleur électromagnétique à bille. Géré électroniquement, il offre plus de souplesse lors des transitions 4×2 et 4×4. Autre fait marquant de ce modèle, c’est le premier à recevoir un moteur diesel. En 2012, elle passe le relais à la Panda III qui arbore le style Carrond et prend du volume. Un an après sa commercialisation, elle a droit aussi à sa version 4×4, que j’ai le plaisir d’essayer aujourd’hui.

Présentation :

J’avais été conquis par la Panda III dans sa version deux roues motrices (voir essai) qui incarnait la citadine idéale avec sa bouille sympathique. Si la Panda 4×4 en reprend la base, quelques détails esthétiques permettent de la différencier. Tout d’abord les dimensions évoluent avec l’adoption de protections sur les ailes et les bas de caisse. S’ensuit, les boucliers aux protections agrandis, soulignés d’éléments en aluminium qui protègent les angles d’attaque. Cet accoutrement lui confère un look plus baroudeur et les gravures dans les protections des portes arrière rappellent son appartenance au monde du 4X4. Avec 3 cm de plus en longueur (3,68 m), 4 cm en largeur (1,67 m) et une hauteur de 1,60 m (+ 5 cm) par une garde au sol rehaussée, la Panda 4X4 semble plus musclée. Le nuancier des couleurs s’enrichit de deux nouvelles teintes en option. Si le “Vert Toscana” reste discret, la teinte “Orange Sicile” est très voyante. Pour l’anecdote, elle a attiré la sympathie des agents de la DDE durant l’essai! Blague à part, cette teinte que j’apprécie, tranche radicalement avec les gris aciers et noirs anthracite trop présent sur nos routes. Les jantes “4X4 foncée” en 15′ sont aussi spécifiques, et chaussent, au choix, des pneumatiques “hiver” (M+S) ou “été” (option gratuite) en 175/65/15.

Habitacle :

A l’intérieur, on retrouve l’univers Panda avec ses plastiques rigides aux ajustements précis. Si la planche de bord n’a pas évoluée, la console centrale diffère par des rangements supplémentaires et le bouton du système “ELD” qui pilote les différentiels. Les sièges sont revêtus d’une sellerie tissus et simili cuir orange, qui s’harmonise parfaitement avec l’habillage gris de la planche de bord. Si l’espace aux places avant est généreux, il reste limité pour les jambes des passagers arrière. De série, la Panda 4X4, offre une modularité limitée : sa banquette arrière offre deux places et se rabat d’un seul tenant. Cette lacune se comble avec l’option “Pack Modularité 5 places”, qui grèvera votre budget de 500 €. Cette option, que l’on souhaiterait de série, comprend les éléments suivants : La banquette arrière 3 places fractionnable (60/40), le siège conducteur réglable en hauteur, le siège passager rabattable, le Cargo Box et les kits fumeur et confort. Facturée au prix fort, elle permet une position de conduite sur mesure et rend l’habitacle plus logeable. Les aventuriers apprécieront, puisqu’une fois le siège passager et la banquette rabattus, il est possible d’y dormir ! Le coffre de 225 dm3 a été conservé malgré l’intégration du pont arrière et devient plus fonctionnel avec le Cargo Box qui permet de ranger des affaires sous le plancher.

 Equipements et options :

L’équipement fournit reprend l’essentiel de la version “Rock”, avec de série : la climatisation manuelle, les vitres avant électriques, l’autoradio CD-MP3, le volant réglable en hauteur, une prise de courant 12 V et le verrouillage centralisé à distance. Notre voiture est richement équipée avec quelques options : projecteurs antibrouillard (150 €), prédisposition navigateur portable Blue&Me Tom Tom (60 €), peinture Pastel extra-série (Orange Sicile, 420 €), Blue&Me (300 €) ainsi que les commandes radio et téléphone au volant (50 €). Sur le plan de la sécurité les occupants sont protégés par quatre Airbag (conducteur, passager et rideaux avant et arrière) et cinq appuis tête.

Moteur :

Mécaniquement la Panda 4×4 offre le choix de deux motorisations. Si le “vibrant” bicylindre TwinAir Turbo anime les versions essence, c’est le “1.3 Mulitijet” qui équipe notre version diesel. D’une cylindrée de 1348 cm3, ce 4 cylindres développe 75 ch à 4000 tr/mn, via un turbo à géométrie variable et un échangeur d’air. Si la puissance n’est pas extravagante, son couple de 190 Nm disponible dès 1500 tr/mn ne démérite pas. Ainsi motorisée, la Panda 4X4 atteint les 100 km/h en 14,5 s et plafonne à 159 km/h en vitesse maxi. A titre de comparaison, une version 4X2, à motorisation équivalente, atteint les 100 km/h en 12,8 s et plafonne 168 km/h. Lestée de 80 kg par sa transmission à 4 roues motrices, le rapport poids puissance de la Panda 4×4 monte à 14,8 kg/ch contre 13,8 kg/ch en 4×2. Fort heureusement, cet embonpoint pénalise peu les consommations. L’ordinateur de bord ayant calculé une moyenne de 5,8 l en ville, 5,3 l sur nationale et 5,5 l sur autoroute. Des consommations qui sont les bienvenues quand on sait que le réservoir ne dispose que de 35 litres. Au premier tour de clé le moteur surprend par son absence de vibration, mais déçoit par une sonorité proche d’un utilitaire.

Au volant :

Les premiers kilomètres parcourus révèlent le tempérament du moteur. Bien aidé par une boite au premier rapport raccourci, il permet à la Panda d’évoluer avec aisance en ville. S’il s’accommode mieux d’une conduite sur le couple, il ne rechigne pas à prendre des tours quand cela est nécessaire. Revers de la médaille, il devient sonore et trahit la mauvaise insonorisation de la Panda. Par chance, ce moteur est équipée du système “start&stop” qui le rend muet lors des arrêts au feu rouge. Son intervention permet de faire baisser les consommations, mais aussi les émissions de Co2 (125 g/km). Avec sa garde au sol rehaussée et une direction douce, la Panda 4X4 est redoutable lorsqu’il s’agit de se faufiler dans le trafic. Les créneaux s’effectuent facilement avec la fonction city, qui libère la direction d’une simple pression du doigt. Plus confortable par ses suspensions à grand débattement, la Panda 4X4 filtre bien les inégalités de la route. Sans être trop molle, le calibrage des amortisseurs permet de limiter l’effet de pompage sur le réseau secondaire. Si son comportement reste neutre avec un ESP qui veille au grain, le roulis mal maitrisé et la monte pneumatique “hiver”, ne permettent pas de la brutaliser quand le rythme s’accélère. Plutôt paresseuse dans ses réactions, elle n’apprécie guère les conduites type “rallye”. Si sur autoroute le bilan s’améliore au fil des générations, la Panda 4X4 reste encore perfectible sur ce terrain. Sa hauteur de caisse élevée la rend sensible au vent latéral et son moteur, pourtant alerte lors des relances sur le 5eme rapport, est vraiment bruyant. Si la boite à six rapports des versions TwinAir aurait permis de gagner quelques décibels, Il est bon de rappeler que cette voiture n’a pas été conçue pour ce type de terrain. Le freinage ne souffre d’aucune critique, l’ensemble à 4 disques, ventilés à l’avant, n’a jamais été pris en défaut lors de l’essai. De plus, son ABS (non déconnectable) s’est montré discret, même lors des attaques franches sur la pédale. Comme les grandes, la Panda peut être dotée en option du City Brake Control qui détecte les obstacles  présent devant le véhicule. Si obstacle il y a, la voiture freine à la place du conducteur jusqu’à une vitesse de 30 km/h.

En tout terrain :

La Panda 4×4 prend toute sa mesure hors des sentiers battus. Dans ces conditions, ses capacités de franchissement sont tout simplement sidérantes et rien ne semble pourvoir l’arrêter. Bien aidée par sa garde au sol de 15 cm et ses portes à faux réduits, elle autorise un angle d’attaque de 21° et de 36° en sortie. A cela s’ajoute un empattement réduit (2,30 m) et un angle ventral de 20° qui favorisent le passage des crêtes. C’est sur les chemins du “Bois de la Hutte” (Aisne) que j’ai testé cette version. Alors qu’une pluie diluvienne s’abat, elle progresse sans forcer dans les ornières détrempées. Ses deux différentiels reliés à un coupleur travaillent en douceur (hydraulique oblige) et répartissent le couple entre les essieux. Ce système qui réagit très vite est totalement transparent pour le conducteur et ne nécessite aucun entretien. Le blocage de différentiel “ELD” agissant comme un différentiel autobloquant sur le train arrière. Il freine par l’intermédiaire de l’ABS la roue en perte d’adhérence et renvoi le couple vers celle qui adhère. Bien aidé par le couple du diesel, les pentes sur terrain gras n’ont été qu’une formalité et une fois le cap donné par le volant. La Panda 4X4 est montée au sommet de son art.

Conclusion :

La Panda 4X4 est la digne héritière de ses ainées avec une polyvalence qui la rend encore plus attachante. A son aise en ville ou sur nationale, elle n’exclut plus l’usage de l’autoroute, si l’on est prêt à supporter le bruit de son moteur. Ses capacités de franchissement accrues lui permettent de faire trembler des 4X4 bien plus encombrant et de parcourir des chemins inaccessibles aux SUV. Reste qu’à 18 920 €, notre voiture fait payer cher ses prestations et sa modularité. Pourtant, une fois le devis établi, il reste peu d’alternative sur le marché des citadines 4X4. Le Suzuki Jimny en est une par ses qualités de franchissement, mais il ne dispose que de trois portes. Le Dacia Duster pourrait en être une autre par son prix et son habitabilité, mais il ne joue pas dans la même cour. Unique dans sa catégorie, la Panda 4X4 n’a au final pas de concurrente directe et c’est peut être bien là, le prix de l’exclusivité.

J’aime : 

Ses aptitudes en tout terrain

ses consommations

Son confort

J’aime pas :

Son moteur bruyant

La modularité en option

Son prix (car je n’ai pas les moyens…) 

Moteur4 cylindres en ligne
Cylindrée1248 cm3
Puissance75 ch à 4000 tr/mn
Couple maxi190 Nm à 1500 tr/mn
Boite de vitesseManuelle à 5 rapports
Transmissionà 4 roues motrices
PneumatiquesHiver ou été 175/65 R 15
Reservoir35 litres
Dimensions
Longueur
Largeur
Hauteur
3,68 m
1,68 m
1,60 m
Angle d'attaque
Angle de sortie
Angle ventral
21°
36°
20°
Poids1115 kg
Consommation /100 km
En ville5,8 l
Nationale5,3 l
Autoroute5,5 l
Vitesse maxi159 km/h
0 à 100 km/h (s)14,5 s
Prix
Emission de Co
Bonus/Malus (€)
18920 €
125 g/km
0 €
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