Alfa Romeo Stelvio 2.2 Diesel 210 ch Lusso AT8 Q4 : Non le diesel n’est pas mort !
Pour être franc, lorsque l’on m’a proposé d’essayer un Stelvio diesel, j’ai douté du réel intérêt d’écrire un article sur un véhicule gavé au gazole. En y réfléchissant, qui oserait durant cette période de transition écologique, parler d’un véhicule diabolisé dans les grandes villes ? Moi pardi ! Et vous savez quoi ? Je n’ai aucun regret tant l’agrément du Stelvio 2.2 diesel 210 ch est exceptionnel en toutes circonstances. Non, le diesel n’est pas mort !
Texte et photos : Steve Jolibois
Présentation extérieure :
Mon dernier essai de Stelvio remonte à février 2018. J’en garde un excellent souvenir puisque à l’époque, j’avais testé l’excellente version 2.0 T essence de 280 ch. Mais au-delà du moteur, c’est le style du Stelvio, inspiré de la sublime berline Giulia, qui m’avait séduit. Aujourd’hui rebelote ! Mon Stelvio du jour me séduit à nouveau, d’autant que la teinte « Bleu MonteCarlo » (option) et les jantes en alliage « Competizione » de 19 pouces l’habillent merveilleusement bien. Le Stelvio joue dans la catégorie des gros SUV : 4,69 m en longueur, 1,90 m en largeur et 1,67 m en hauteur. Il en impose. Sa ligne est magnifique et les grandes arches de roues avec protection lui donnent un style incomparable. Dans l’esprit typiquement Alfa Romeo, la face avant arbore le trilobo (calandre) fidèle à la marque depuis des décennies. De larges optiques à Led assurent la signature lumineuse alors que des prises d’air dans le spoiler se chargent de refroidir le moteur. Á l’arrière, le Stelvio joue la carte du bodybuilding. Musclé, il affiche une certaine élégance avec ses feux à Led en deux parties surplombant le spoiler arrière. Ce dernier est doté d’un sabot de protection en aluminium situé entre deux cannelures d’échappement chromées.
Habitacle :
Á bord, le Stelvio sait recevoir. Conducteur et passager avant prennent place sur des sièges électriques et chauffants. Tendus de cuir pleine fleur, ils offrent un bon confort et maintien. Mention spéciale pour les appuis tête frappés du logo Alfa Romeo. La planche de bord s’expose dans un style néo rétro qui concilie bois (chêne ou orme) et aluminium. Face au conducteur on retrouve le double bosselage fidèle aux Alfa Romeo qui surplombe le combiné d’instrument. Dans l’esprit Alfa Romeo, il est constitué de deux compteurs ronds et d’un écran TFT couleur de 7”. Au centre, dans l’alignement de la console centrale, un écran 8,8” intègre le système ”Alfa Connect ” avec navigation 3D (radio DAB, MP3, aux-in, Bluetooth). Ici, pas d’écran tactile mais un ” Rotary Pad” en guise de commande. L’ambiance sportive est donnée via le volant chauffant trois branches doté de palettes en aluminium de changement des rapports et le bouton de démarrage. Si tout semble parfait, on regrette l’ajustement et la qualité de certains plastiques sur un véhicule de cette gamme. Aux places arrière les passagers sont très bien installés avec un bel espace aux coudes et aux jambes. Ainsi trois adultes peuvent voyager confortablement sur la banquette qui se rabat dans la proportion de 40/20/40. Cette modularité permet de faire évoluer le volume du coffre de 525 à 1600 litres (500 et 1575 litres avec roue de secours galette). L’accès au coffre est facilité par un hayon à assistance électrique dont la hauteur d’ouverture peut être programmée pour les parkings à faible hauteur.
Moteur et châssis :
Sous le capot, c’est un moteur 4 cylindres diesel qui se charge de déplacer les 1659 kg du Stelvio. Un bloc turbocompressé d’une cylindrée de 2 143 cm3 qui développe 210 ch pour un couple de 470 Nm disponible dès 1 750 tr/mn. Accouplé à une boite automatique 8 rapports, il permet au Stelvio d’annoncer des performances très correctes : 0 à 100 km/h en 6,6 s et 215 km/h en vitesse maxi. Le châssis du Stelvio est emprunté à la Giulia ainsi que la transmission à quatre roues motrices ”Q4”. Un système employé sur les versions ”Veloce et Quadrifoglio” qui ne renforce la motricité vers le train avant qu’en cas de perte d’adhérence du train arrière. En clair, le Stelvio est une propulsion en condition normale et une intégrale quand l’adhérence devient précaire. De plus le Stelvio est équipé du ”DNA Alfa ” qui propose trois modes de conduite en modifiant le comportement dynamique du véhicule. Les changements interviennent au niveau de la courbe de couple du moteur, des freins via le dispositif “Pre-Fill”, la vitesse de changement des rapports , la réponse à l’accélérateur et le calibrage des systèmes de du contrôle ESC et ASR. Pour le reste, le châssis repose sur une suspension classique (non pilotée) avec un système de freinage assuré par 4 disques de 330 x 28 à l’avant et 292 x 22 à l’arrière. Pour leur part les jantes de 19” chaussent des pneumatiques Good Year Eagle F1 en 235/55/19.
Sur la Route :
Au volant le Stelvio surprend dès les premiers mètres. La visibilité liée à la hauteur est parfaite et son gros gabarit est vite oublié. De plus, la direction ultra assistée et très directe permet de manœuvrer facilement. Un avantage en ville qui peu surprendre sur route. L’ensemble moteur/boite offre un bon confort de conduite en excluant toutes vibrations et à-coups lors du passage des rapports. Pour limiter sa consommation en usage urbain, le Stelvio 2.2 Diesel est équipé du système ”Start&Stop”.
Le réseau secondaire révèle tout le potentiel du Stelvio. Le rythme s’accélère mais l’impression de vitesse est masquée. La suspension parfaitement calibrée qui concilie confort et efficacité limite les mouvements de caisse et le roulis.
Sur autoroute le Stelvio est imperturbable et les kilomètres sont avalés en toute décontraction même dans les conditions climatiques les plus critiques. De quoi apprécier le ”Pack Sound Tehatre” composé d’un système audio de 400 w et l’éclairage d’intérieur d’ambiance. Mon périple d’essai m’a conduit au circuit Bugatti prés du Mans. Une escapade sur piste qui a mis en avant les qualités du Stelvio à un rythme soutenu. Malgré une puissance ”limitée” pour ce tracé, les vitesses atteintes sous la pluie sont époustouflantes. Dans ces conditions la transmission Q4 agit très rapidement et sans brutalité. Ainsi l’amorce d’un survirage se transforme progressivement en dérive des 4 roues quand le couple est transféré vers le train avant. Un vrai régal qui a surpris plus d’un conducteur durant cette session circuit ! Le freinage est performant et à aucun moment je n’ai été inquiété par une quelconque perte d’efficacité alors que j’allais chercher quelques petites sportives au freinage. D’un point de vue consommation le Stelvio 2.2 d est plutôt sobre. Si le constructeur annonce des consommations mesurées : 6,5 l en cycle urbain, 5,2 l en extra urbain, et 5,7 l en cycle mixte, Il est prudent de prévoir au minimum 1,5 à 2 litres de plus selon votre manière de conduire. Le réservoir est d’une capacité de 58 litres.
Budget :
Disons-le de suite, le Stelvio 2.2 D 210 ch n’est pas à la portée de toutes les bourses (du moins la mienne) mais reste dans les prix des SUV de sa catégorie. Mon modèle d’essai est facturé 59 700 € avec les options suivantes :
Peinture métallisée : 980 €
Pédalier Aluminium sport : 250 €
Palettes de changement des rapports au volant :250 €
Etriers de frein jaune : 360 €
Jantes en alliage 19” Competizione : 700 €
Vitres arrière privatives : 390 €
Pack confort (Système d’entrée sans clé, éclairage des poignées de portes, pare-brise athermique, double USB arrière, système d’amélioration de la qualité de l’air) : 600 €
Pack Sound Theatre (Système audio 400 w 10 haut-parleurs avec subwoofer et éclairage intérieur d’ambiance) : 600€
A cela s’ajoute un Malus écologique de 173 € pour 127 g/km.
Conclusion : Le Stelvio 2.2 D 210 ch est un compagnon de route exceptionnel. Un coup de cœur pour ceux qui cherchent avant tout le plaisir de conduire plutôt que le côté parfait des SUV germanique. C’est vrai, Il a des défauts : prix, volume de chargement et surtout une finition dans l’habitacle passable sur certains points. Mais franchement, quelle originalité !