Shell Eco-marathon : La mobilité du futur.

Shell Eco-marathon : La mobilité du futur.

24 mars 2014 0 Par Steve Jolibois

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Le Shell Eco-marathon Europe 2014 se déroulera à Rotterdam du 15 au 18 mai 2014. Cette compétition annuelle réservée aux étudiants, a pour but d’établir des records d’efficacité énergétique. Shell, qui est l’organisateur depuis 1985, nous a conviés à rencontrer trois équipes françaises et à essayer ces voitures riches en technologie.

Texte : Steve Jolibois / Photos : Nicolas Houssart

Comme chaque année, cet événement international se déroule dans trois régions du monde : Europe, Asie et Amériques. Cette 30ème édition réunira 200 équipes internationales, dont 57 sont françaises. En 2013 la France a été fièrement représentée par l’équipe Microjoule-La Joliverie (Prototype à essence), l’équipe Pasquet Eco Motion (Prototype à batterie électrique) et l’équipe Polytech Nantes et son Urban Concept à hydrogène. Ils ont brillé par leur résultat.

Le principe reste simple. Il suffit de parcourir le maximum de kilomètre avec 1 litre de carburant dans deux catégories de véhicules bien distinct. On retrouve les “prototypes” très profilés à 3 ou 4 roues et les “Urban concept” (éco citadins) qui ressemblent esthétiquement à des voitures urbaine avec l’obligation d’avoir 4 roues, un volant et des moyens de signalisations (clignotants, phares…). Chacune de ces catégories est soumise à un règlement très strict et passe un contrôle technique qui régit leurs dimensions.

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En prenant l’apparence de gros jouet à grande échelle, ces voitures cachent bien leur  jeu par l’emploi de matériaux hautement technologique. Si le carbone est utilisé pour la réalisation des structures, l’aluminium est employé pour les pièces d’assemblage et les trains roulants. Mécaniquement les versions thermiques ne sont pas révolutionnaires puisqu’elles utilisent des monocylindres essence ou diesel avec une transmission à chaine. L’Eco-marathon Shell fait la part belle aux voitures électriques qui comme la “Cityjoule”, sont des solutions d’avenir. Véritable vitrine technologique, elle est motorisée par deux moteurs électriques de 200 watts alimentés par deux piles à combustible à hydrogène de 600 watts. Capable de restituer 60% d’énergie consommée et d’un poids de 80 kg, sa consommation se limite à l’équivalent de 0,1 litre d’essence au 100 km à la vitesse moyenne de 30 km/h. A cela s’ajoute un coefficient de pénétration dans l’air inférieur à 0,1. Cette prouesse technique obtenue après trois années de travail a mobilisé plus de 200 étudiants de Polytech’Nantes et du lycée de La Joliverie à Saint-Sébastien sur Loire. Les pneumatiques jouent un rôle déterminent dans cette discipline et Michelin, partenaire du Shell Eco-marathon, développe des pneumatiques spécifiques qui réduisent la résistance au roulage en étant aussi plus légers.

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A l’occasion de cette rencontre, j’ai pu prendre le volant de deux voitures : prototype et Urban Concept qui ont participé par le passé à la compétition. Le prototype reste intriguant par la disposition de ses roues (2 avant et 1 arrière), sa forme longue, sa faible largeur et sa hauteur réduite qui donne quelques inquiétudes sur la position de conduite à adopter. Une fois le haut de la carrosserie enlevée, je prends place dans le châssis et glisse difficilement mes chaussures de taille 41 dans un espace prévu pour un 37. Malgré un large sourire, j’ai du mal à dissimuler la position inconfortable dans laquelle je suis. Avec l’aide de l’assistance, j’attache le harnais 3 points et une autre personne me briffe sur la disposition des commandes pour piloter le prototype. Réunis sur un simple guidon, manipuler du bout des doigts l’accélérateur, le frein avant et arrière indépendants, le klaxon et le bouton de coupure, est une chose difficile sans un minimum d’expérience. Avant de me pousser sur la ligne de départ, l’équipe d’assistance remet la carrosserie sur le prototype. Pris au piège dans cet étroit tunnel de fibre, la tête relevée, le casque collé au pare-brise et les pieds en canard tendus vers l’avant, me donnent l’impression de subir une séance d’ostéopathie faite par un débutant. En position de départ, l’assistance me demande de mettre le moteur en route via un petit bouton situé sur le châssis. J’actionne le démarreur et le monocylindre s’ébroue en propageant ses vibrations dans toute ma colonne vertébrale. Au top départ du commissaire de piste, j’actionne l’accélérateur et le prototype s’élance doucement en donnant des à-coups qui disparaissent au bout de quelques mètres. Alors que je m’efforce d’apercevoir la piste à travers le minuscule pare-brise, j’arrive au premier virage. La direction légère et précise me permet de placer le train avant au millimètre et j’enroule la courbe avec une certaine aisance. Vite pris au jeu par la précision du châssis, mon rythme effréné me fait oublier que la voiture est conçue pour battre des records de consommation plutôt que vitesse. De retour au stand, un membre de l’assistance m’assure que je ne battrai jamais un record du monde. Zut, examen loupé !

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De retour au stand, je prends place dans l’Urban Concept à moteur diesel. Plus proche d’une voiture traditionnelle, je trouve d’emblée mes repères avec des commandes et un volant classique. La position de conduite est nettement plus confortable même avec un siège baquet très droit. Assis en position centrale, le large pare-brise et les courtes ailes, me permettent de vite cerner les extrémités de la voiture. La mise en route du moteur s’effectue de la même manière que sur le prototype avec autant de vibrations. Plus bruyant, le moteur diesel claque dans mon dos alors que l’accélérateur très dur est difficile à doser. Conscient des erreurs de mon précèdent essai, je stabilise ma vitesse et coupe les gaz pour laisser vivre la voiture sur son inertie afin de réduire la consommation. De retour au stand, je salue le travail des équipes qui participent à cette épreuve pour leurs compétences.

Conclusion : Conduire une de ces voitures est une expérience intéressante. Les conduire durant 3 jours et obtenir un record n’est pas une chose facile et il faut savoir prendre son temps pour minimiser la consommation de carburant. Je remercie Shell de m’avoir fait vivre cette expérience et j’espère être présent à Rotterdam pour voir les spécialistes s’affronter.

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L’urban concept diesel

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